Well donc, j’ai reçu une réplique fort pertinente et judicieuse à mon post intitulé "Farewell to the Year", lequel, semble-t-il, aura paru à certains un rien défaitiste. Ce n’était pas vraiment le cas et je me considère plutôt réaliste que pessimiste : je garde la porte ouverte alors que les pessimistes la claquent. Mais il m’arrive aussi de douter et de verser une larme symbolique quand, à l’exemple d’Achille Talon, la race humaine persiste et signe son propre mandat d’arrêt.

Quoiqu’il en soit, voici ce qu’André avait à répondre à mes propos. Inutile de préciser que je tiens les siens en grande estime.

 "Je m’inscris en faux, cependant, contre ton « let the world be ruled by the cats and the dolphins ». Étant moi-même grand amant de la nature, avide de documentaires sur les animaux et pétri de réflexion (ça te viendra, je le dis en toute condescendance d’aîné), je constate que la nature est parfaitement implacable. Or, l’être humain en est issu, et s’il est cruel et erratique dans son évolution, comme aussi compatissant, ordonné et en quête de savoir et d’esprit, c’est que l’émergence de la conscience en lui ne pouvait pas, en l’extirpant des automatismes instinctuels de la nature, ne pas créer le mal en même temps que le bien. Et je prétends qu’en toute chose de nos sociétés humaines, le bien occupe beaucoup plus de place que le mal, nonobstant les apparences qui toujours nous ont leurrés à croire que tout va mal, voire de mal en pis. Je connais peu de l’œuvre de Teilhard de Chardin, mais j’incline à croire comme lui que la conscience humaine monte comme en spirale. C’est précisément ce dernier phénomène, la spirale, qui pourrait, selon moi, expliquer que d’aucuns (te coifferai-je de ce chapeau?) n’ont pas conscience de sa montée. Je récuse donc ces mots « we never, ever learn ». Dans la quasi éternité du temps, la patience est battue en brèche mais à tort."

Hé-hé. En d’autres termes, "Mets ça dans ta pipe et fume, le jeune…" ;-)